Capsules littéraires – Chroniques de jeunesse
22 février 2021Capsules littéraires – La mort vous va si bien1
3 mai 2021Tatsuta, Kazuto. Au cœur de Fukushima. Paris, Kana, 2013-2016. Seinen. Série terminée, 3 tomes
La journée du 11 mars 2011 a commencé comme à son habitude, mais à 14 h 46, un séisme d’une magnitude de 9.1 a secoué le nord-est de l’archipel japonais. Un tsunami avec des vagues de 15 à 39 mètres s’est pointé 10 minutes plus tard et a ravagé, sur 10 km, l’intérieur des terres. Parmi les quatre centrales nucléaires sur la côte Est japonaise, la première qui a été construite à Fukushima, Fukushima Daiichi, perd ses systèmes de refroidissement engendrant une explosion d’hydrogène et la pire catastrophe nucléaire civile depuis Tchernobyl.
Après la fin de ses études, Kazuto Tatsuta dessine quelques mangas tout en changeant fréquemment d’emploi. Après la catastrophe, lui et plusieurs autres Japonais veulent contribuer à décontaminer la zone sinistrée. Il cherche un emploi dans la région de Tohoku, plus précisément dans les préfectures de Fukushima, d’Iwate et de Miyagi. Il réussit à se faire embaucher à la centrale Fukushima Daiichi. Après six mois de travail, il a été exposé à sa dose maximale annuelle de radiation et doit retourner chez des membres de sa famille à Tokyo. C’est à ce moment, qu’Au cœur de Fukushima naît. Cette histoire raconte l’expérience incroyable que vit Kazuto Tatsuta.
Au cœur de Fukushima est un manga dans le genre « tranches de vie » et ce n’est pas un style qui me plaît d’emblée. Cependant, Tatsuta réussit avec brio à captiver le lecteur en présentant des anecdotes variées sur les conditions de son emploi. Le premier chapitre nous présente son lieu de travail, la centrale Fukushima Daiichi surnommée 1-F1
, le J-Village, les mesures de sécurité à l’entrée et à la sortie, l’équipement et le processus d’embauche. Au fil des chapitres, l’auteur nous captive par les anecdotes qui jalonnent son parcours et par son adresse à montrer une façon de vivre qui diffère fortement de la nôtre.
L’auteur se dévoile peu car il souhaite conserver son emploi à la centrale 1-F. Il a choisi un pseudonyme en partie composé du nom d’une des gares de la préfecture de Fukushima, Tatsuta.
Ce manga ne nous présente pas une aventure palpitante pleine de rebondissements, mais bien un témoignage sans polémique ni jugement, simplement un constat de la vie d’un employé de la centrale 1-F. Kazuto Tatsuta nous relate, de manière neutre, l’inédit du quotidien de ces travailleurs très humains et plein d’humour dont on ignore pratiquement tout.
Enfilez votre combinaison et votre masque et plongez Au cœur de Fukushima!