
Capsule littéraire – Globe-trotteuses
21 avril 2025
Capsule littéraire – 15 génies rebelles du Québec
6 mai 2025Titre: Le jardin de Monsieur Kuroki
Autrice: Anne Renaud
Illustratrice: Ohara Hale
Éditeur: Monsieur Ed
Année de publication: 2024
Nombre de pages: 40 pages
ISBN: 9782924663349
Public: 2e ou 3e cycle du primaire
Thèmes: amour, cécité, dépression, Japon, nature
Note: un extrait est disponible sur le site Web de l'éditeur.
Résumé
Monsieur et madame Kuroki sont un couple de fermiers au Japon. Ils vivent simplement, prennent soin de leurs vaches et leurs champs, élèvent leurs enfants. Les deux rêvent de voyage, de cultures étrangères, de contrées lointaines. Ils espèrent partir quand leurs enfants seront grands. Malheureusement, les yeux de madame Kuroki perdent de leur vivacité. De plus en plus, son univers se rétrécit pour ne percevoir que du noir. Les rêves du couple se brisent en morceaux, mais monsieur Kuroki perd sa femme qui se réfugie de plus en plus dans son monde intérieur. Pour la retrouver, il décide de faire appel à ses autres sens, notamment l’odorat et l’ouïe. Pour cela, il transforme ses terres en immense jardin auréolé de Shibazakura, des fleurs odorantes aux tonalités violettes. Il crée des sentiers avec des bancs pour que sa femme puisse s’y promener et s’y reposer. Tranquillement, le jardin attire les curieux et fera venir des étrangers. Le monde s’exprime à madame Kuroki dans toute leur tonalité. Retrouvera-t-elle le sourire ?
Critique
Cet album est avant tout une touchante histoire d’amour entre un homme et une femme. Avec peu de moyens, l’homme fera tout son possible pour redonner le goût de vivre à sa conjointe. La plume poétique d’Anne Renaud donne vie à cette trame magnifique qui s’inspire d’une histoire vraie. Le couple Kuroki existe bel et bien et a même lu le livre. Ils ont donné leur aval aux créatrices. Le travail d’Ohara Hale, entre l’esquisse et le croquis, fait beaucoup penser aux estampes japonaises. Les dessins accompagnent parfaitement le texte d’Anne Renaud. On se perd dans ses planches où le joli minois d’un minou blanc apparaît une fois de temps en temps, apportant une légèreté à l’ensemble. Le passage de la perte de la vue est tout en simplicité et très efficace. Il est difficile alors pour le lecteur de ne pas ressentir la détresse du couple Kuroki. Un titre lumineux, rempli de résilience et porteur d’espoir où l’amour, la nature et l’autre l’emportent sur tous les obstacles. Difficile de ne pas avoir une petite larme à l’œil après la lecture. Les éditions Monsieur Ed nous habituent à des objets hétéroclites et atypiques. Les créatrices nous livrent ici un petit bijou. Bien que l’histoire en elle-même est tout public, je vois davantage une exploitation dans les classes de 4e, 5e et 6e année (même au secondaire).
Pour en connaître davantage sur l’histoire des Kuroki, voir l’article suivant dans le journal français Le Monde.
Pistes pédagogiques
L’album peut être une amorce pour s’initier à la biographie ou découvrir d’autres œuvres qui s’inspirent d’histoires vraies. En voici quelques-unes :
- La coll. Petite à grande / Petit à grand (Courte échelle)
-Le jardin d’Émily de Mathilde Tamae-Bouhon (Jungle)
-Moi, c’est Frida Kahlo de Sophie Faucher (Édito)
-Dans la tête d’Edward de Matthew Burgess (La Pastèque)
-Tancho de Luciano Lozano (Édition des Éléphants)
-Petite Beauté d’Anthony Browne (Kaléidoscope)
-Étrangère chez moi de Christy Jordan-Fenton (Scholastic)
-Les petits livres des enfants Brontë de Sarah O’Leary (Courte échelle)
Ces œuvres pourraient inciter les élèves à écrire une histoire inspirée de leur vécu.
L’album peut aussi servir d’amorce pour découvrir d’autres histoires de résilience où les protagonistes doivent faire face à un deuil, un handicap, une maladie, etc. et comment ils ont pu passer au travers et grandir. Quelques titres inspirants, récents ou non :
-Pas de jambes de Nadine Poirier (Station T)
-Vents de mémoire d’Yves Nadon (D’Eux)
-Violette, rien ne l’arrête: une histoire sur le handicap de José Carlos Andrés (Crackboom)
-Ouvrir grand ses oreilles de Céline Claire (400 coups)
-La ligue des (pas si) champions t.1: Basile de Jocelyn Boisvert (Les Malins)
-Les coquillages d’Henri d’Alexandra Lachapelle (Station T)
-Je t’écris de mon lit de Maude Nepveu-Villeneuve (400 coups)
L’album donne aussi envie de découvrir l’art (Hokusai par exemple), la faune, la flore et la culture japonaise.
Enfin, il serait intéressant de demander aux élèves s’ils connaissent des histoires d’amour qui ont marqué l’histoire; la construction du Taj Mahal est un exemple.
Autrice de l'article: Mélanie Vaillant
