Capsule littéraire de Rachel DeRoy-Ringuette (album)
18 avril 2018Capsule littéraire de Julie Richard (roman pour le secondaire)
23 mai 2018La Bête à 4 z’yeux, Caroline Merola, Montréal : Edito jeunesse, ISBN 978-2-924720-54-7
Tout débute par un échange entre Sam et Ingrid, deux petites souris discutant paisiblement sur une branche d’arbre. « Samedi, il y a une fête chez Lulu et chacun apporte son goûter» dit Sam à Ingrid. Petite information sympathique qui prendra une ampleur démesurée… C’est que l’oiseau, passant par là, à attraper au vol une toute autre version : « Il paraît qu’une bête vit chez Lulu et que personne ne veut l’écouter!» qu’il s’empresse à son tour d’aller répéter au lièvre qui, lui, transmettra au renard qu’ «Une grande bête velue habite à côté et elle est très fâchée». Et voilà que tous les animaux de la forêt se mobilisent pour tendre un piège à ce fameux monstre qui vient nuire à la quiétude de leur forêt… Mais qui est pris qui croyait prendre…!
Cette histoire nous rappelle le jeu du téléphone où le bouche à oreille n’est pas toujours le meilleur moyen de communication! L’album nous amène aussi à porter une réflexion sur les rumeurs et sur la notion de fausse nouvelle : une information fausse, détournée, exagérée ou dénaturée…. Et à l’importance de développer son jugement critique et de toujours vérifier ses sources!
Les albums de Caroline Merola regorgent de créativité où le texte et les illustrations sont toujours inter reliés. La palette de couleurs que celle-ci utilise, donne à la faune et la flore représentée une atmosphère magique, un décor théâtral. Nous avons pris goût à son imaginaire où l’on retrouve beaucoup d’originalité : histoire présentée tête-bêche, détails dissimulés…Ici, les deux petites souris se retrouvent camouflées dans chacune des illustrations où elles suivent incognito le déroulement de l’action. C’est ainsi qu’à la fin de l’album, on invite le lecteur à reprendre le livre du début afin de découvrir nos deux petites protagonistes.
Une histoire interactive précédant la découverte des fables puisqu’elle nous donne une petite leçon de vie… dont l’aspect narratif, par la présence des bulles, pourrait être utilisée comme théâtre de lecteurs au premier cycle. Elle permet aussi d’aborder les notions de synonyme, d’homonyme et de champ lexical : en changeant les mots d’une phrase, il peut être impressionnant de constater à quel point le sens du propos aura changé!
L’auteur nous invite autant à nous amuser qu’à réfléchir… Sans contredit, nous pouvons affirmer que La bête à 4 z’yeux est une très grande réussite de Caroline Merola!
CLAIRE BAILLARGEON
Bibliothécaire