
Capsule littéraire – Forte comme Naïla
4 août 2025Titre : Maya contre la malédiction du centre d’achat
Autrice-illustratrice: Sophie Bédard
Éditeur: Pow Pow
Année de publication: 2024
Nombre de pages: 372
ISBN: 9782925114437
Public: À partir de 13 ans
Thèmes: Amitié, amour toxique, entraide, malédiction, monstres
Résumé
Aujourd’hui, c’est la dernière journée de cégep pour Maya. Son ex, Samuel, en profite pour lui remettre une lettre, question de se faire pardonner. Pendant sa pause de travail au centre d’achat, Maya décide d’ouvrir l’enveloppe. Un nuage noir lui embrouille la vue et lui transperce le corps. C’est à ce moment-là que cette histoire plutôt banale prend une tournure déjantée : des monstres apparaissent et attaquent les employés du centre d’achat.
Ces derniers s’unissent pour combattre les silhouettes sombres et trouver un moyen de sortir de leur lieu de travail. Ce n’est pas une mince tâche, surtout lorsque les personnages comprennent qu’une malédiction s’acharne sur eux. Pour la renverser, il faudra que Maya lâche prise, et ce, dans tous les sens du terme.
Critique
Malgré l’épaisseur du roman graphique qui pourrait rebuter plusieurs lecteurs, l’expérience de lecture est très divertissante. L’arrivée des monstres ajoute un brin de folie à l’histoire de Maya et de ses collègues. Plusieurs passages sont empreints d’humour, notamment celui du client «monsieur Kit Kat», mais il faut peut-être avoir déjà travaillé comme caissier.ère pour comprendre pleinement la situation.
En contrepartie, d’autres passages sont moins drôles, surtout ceux qui mettent en scène Maya et son ex. Ils dévoilent une relation malsaine et toxique, comprenant des menaces, des attaques et de la manipulation psychologique. Il faut être aux aguets pour remarquer cette dynamique qui pourrait passer sous le radar de l’humour.
Illustrée en noir et blanc, la BD est divisée en cinq chapitres dont les titres sont des locutions latines qui annoncent bien la suite de l’histoire. Ces incursions du latin détonnent avec le registre de langue employé par les personnages qui est davantage familier, voire populaire. Cela crée des dialogues crédibles, très près de la réalité, mais qui sont également parsemés de mots ou d’expressions vulgaires.
Les dernières pages de l'épilogue brillent par leur absence d’illustrations. Des pages blanches qui font écho au titre du dernier chapitre, Tabula rasa. Des pages blanches qui laissent de l’espace à Maya pour écrire la suite de son histoire et repartir à zéro.
Pistes pédagogiques
Découvrir les richesses du texte. Inviter les élèves à noter les différents niveaux de langue présents dans le texte. Réécrire les mêmes phrases, mais en utilisant un autre registre.
S’informer. Rechercher les différentes formes que peut prendre une relation amoureuse toxique. Réfléchir sur les ressources disponibles à l’école si une telle situation arrivait. Cette piste peut être pertinente pour le cours de Culture et citoyenneté québécoise (CCQ).
Écrire et créer à son tour. Imaginer ce qui pourrait arriver durant le trajet en patins à roulettes de Maya jusqu’au feu de circulation. Faire un projet en équipe avec des illustrations et du texte.
Autrice de l'article: Julie Beauvais
