
Capsule littéraire – Les enfants d’Izieu
26 mai 2025
Capsule littéraire – Guillemette
9 juin 2025Titre: Tags ou graffs? Pour comprendre l'art de rue
Auteur: Laurent Chabin
Illustratrice: Christine Delezenne
Éditeur: Isatis
Année de publication: 2025
Nombre de pages: 48
ISBN: 9782898431296
Public: À partir de 12 ans
Thèmes: Art urbain, expression artistique, revendication sociale et politique, slogan
Résumé
Laurent Chabin invite le lecteur à le suivre dans l’univers des graffeurs et tagueurs. Il nous livre ici son point de vue sur l’art de rue, en ne manquant pas de recourir au récit pour nous immerger dans cet art spontané. L’ouvrage s’ouvre d’ailleurs avec un texte qui donne la parole à un vieux mur profondément exaspéré d’être la cible constante des graffeurs et tagueurs. L’auteur s’attarde ensuite à expliquer les distinctions qui existent entre le graff – une œuvre d’art – et le tag – davantage associé au vandalisme –, en nous donnant des exemples pour chacun. D’autres manifestations de l’art de rue sont aussi présentées : les slogans, les activités artistiques de détournement, la petite maison rose du quartier Saint-Henri, notamment. Chabin évoque également quelques grands noms – Banksy, Basquiat, Blek le rat, Ernest Pignon-Ernest – qui ont marqué l’art urbain. On trouve à la fin un glossaire, quelques ressources ainsi que des photos de murs couverts de graffitis.
Critique
Le choix du récit documentaire m’apparaît tout à fait judicieux et saura assurément rejoindre certains jeunes qu’une présentation plus classique aurait peut-être rebutés. Dès la première page, Chabin arrive à nous plonger dans ce monde dépourvu de règles où, on l’apprend plus loin, la créativité n’est pas toujours au rendez-vous. Par ailleurs, son ton très libre – il ne cache pas, par exemple, son aversion pour le tagueur, qu’il qualifie volontiers de prédateur, de charognard, de nécrophage, d’assassin – ne manquera pas de faire réagir le lecteur. Pour ce qui est du contenu, il aurait pu limiter ses exemples au paysage montréalais, déjà riche en graffitis de tout acabit; ce n’est pourtant pas la voie qu’il a empruntée en choisissant d’évoquer ici la maison de Gainsbourg, le Village 104 ou encore les activités de détournement de panneaux routiers de Clet Abraham, contribuant ainsi à enrichir le bagage culturel du lecteur. Pour sa part, l’iconographie dynamique et éclatée de l’ouvrage rend très bien le côté « sauvage » de l’art de rue. Bref, il s’agit d’une œuvre fort réussie dont la lecture pourra conduire vers de belles possibilités d’exploitation.
Pistes pédagogiques
Observer en groupe quelques œuvres des artistes de renom évoqués par l’auteur, en prenant soin de s’arrêter aux messages véhiculés par celles-ci. Créer ensuite une œuvre (individuelle ou collective) s’inspirant de l’un de ces artistes à partir d’une intention de départ : dénoncer, amuser, défendre (une cause, un groupe de personnes), etc.
Organiser un débat. Les graffitis ont-ils leur place dans nos villes? S’agit-il d’œuvres d’art à part entière, nous forçant à reconnaître à l’artiste de rue le droit de s’exprimer librement? A-t-on plutôt ici affaire à des actes de vandalisme se devant d’être effacés rapidement? Place à la discussion!
S’exercer à l’écriture. À la manière de l’auteur qui donne une voix à un vieux mur devenu au fil des ans la proie des tagueurs et le lieu d’expression des graffeurs, personnifier un élément de son environnement (p. ex. un arbre, une vieille cabine téléphonique, un conteneur à déchets) en lui inventant une vie, en mettant de l’avant ses observations sur le monde qui l’entoure ou encore en lui permettant de livrer ses états d’âme.
Auteur de l'article: François Forest





